lundi 5 mars 2012

Manuel conjugal à usage des hommes

En lisant le "Bréviaire de l'amour expérimental" de Jules Guyot (1807-1872), médecin dilettante de profession et inventeur malchanceux, j'y ai trouvé des informations intéressantes sur l'évolution des mœurs au 19e siècle. Bon, en fait c'est surtout un prétexte à sourire...

Le Bréviaire a été rédigé sous le second Empire, mais publié au début de la troisième République. Le prince Napoléon, George Sand ou l'archevêque de Reims (grand bien lui en fasse) eurent l'occasion de le lire. Pourtant, cet ouvrage reste méconnu.

Il peut être considéré comme le premier manuel conjugal de ce qu'on appellera plus tard la sexologie. Écrit à l'usage des jeunes hommes ignorants ou des maris maladroits, il dévoile l'art de provoquer "à coup sûr" la volupté chez la femme. Son auteur pense d'ailleurs "rendre un véritable service à l'humanité, en comblant cette lacune anatomique et physiologique de la médecine". Sacré visionnaire, ce Jules !

S'il préconise le plaisir dans le cadre du mariage (nous sommes quand-même au 19e siècle...), Jules Guyot prône clairement l'égal droit au plaisir pour l'homme et la femme. Des jugements qu'il érige au fil de son bréviaire, on peut retenir des passages savoureux :

"Tout homme, tout époux, qui procède dans l'ignorance de ces dispositions, est ridicule et méprisable.
Tout homme, tout époux qui, les connaissant, ose les braver, commet un attentat à la pudeur.
Toute femme qui, sans amour, sans désir, sans besoin, provoque les instincts de l'homme, est une prostituée.
Toute épouse incomprise qui sert passivement d'instrument fonctionnel à son époux est à la fois sainte et martyre ; mais son époux demeure un égoïste ou un sot".

En ce qui concerne ses conseils aux hommes, je vous invite à consulter le bréviaire, dont je ne peux décemment pas reproduire certains passages...  En fait, cela n'a rien de vraiment érotique, c'est un ouvrage tout à fait sérieux !

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